Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


COSTAL L’INDIEN


INTRODUCTION

LE MUSICIEN DE LA SIERRA-MADRE.


Dans une de ces antiques galeries de manoir féodal, sur ces murs noircis par le temps, que couvre une longue suite de portraits historiques, on voit, au déclin du jour, les ombres du soir effacer graduellement les traits des héros du temps passé, immobiles sur leur toile. Ne serait-on pas ravi de voir, au même moment, surgir du fond de chaque cadre et s’agiter les figures moins solennelles, mais plus vraies peut-être, des personnages subalternes qui ont été les instruments de la gloire de chacun de ces héros, qui ont vécu, agi, conversé avec eux ! Ce serait la chronique placée en regard de l’histoire et lui prêtant tout l’attrait de ses révélations.

J’ai dit comment j’avais rencontré, dans les plaines de Caldéron, le capitaine don Ruperto Castaños[1]. J’ai reproduit le récit de cette sanglante journée de la guerre de l’indépendance mexicaine, fait par l’ancien guérillero sur ce même champ de bataille où il avait combattu tout un long jour. Grâce à ses souvenirs,

  1. Revue des Deux-Mondes, livraison du 15 octobre 1850.