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VII


Il y a loin, de la Poivrière à la rue du Chevaleret, même en prenant par la « plaine » qui évite les détours.

Il n’avait pas fallu moins de quatre heures à Lecoq et à son vieux collègue, pour recueillir au dehors leurs éléments d’information.

Et pendant tout ce temps, le cabaret de la veuve Chupin était resté grand ouvert, accessible au premier venu.

Pourtant, lorsque le jeune policier avait, à son retour, remarqué cet oubli des précautions les plus élémentaires, il ne s’en était pas inquiété.

Tout bien considéré, il était difficile de soupçonner de graves inconvénients à cette étourderie.

Qui donc serait venu, passé minuit, jusqu’à ce cabaret ? Sa redoutable renommée élevait autour de lui comme des fortifications. Les pires coquins n’y buvaient pas sans inquiétude, craignant, s’ils venaient à perdre conscience de leurs actes, d’être dépouillés par des voleurs au poivrier.

Il se pouvait, tout au plus, qu’un intrépide, revenant de danser à l’Arc-en-Ciel, où il y avait bal de nuit, se sentant quelques sous en poche, et altéré par conséquent,