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un endroit sombre n’échappât aux explorations, il partageait la tâche entre ses volontaires, quand un nouveau venu parut dans le cercle de lumière.

C’était un monsieur grave et bien rasé, vêtu comme un notaire pour une signature de contrat.

— Monsieur Otto, murmura le Suisse à l’oreille du jeune policier, le premier valet de chambre de monseigneur.

Cet homme important venait de la part de M. le duc, — lui ne disait pas « monseigneur, » — savoir ce que signifiait ce remue-ménage.

Quand on lui eût expliqué ce dont il s’agissait, M. Otto daigna féliciter Lecoq, et même il lui recommanda de fouiller l’hôtel des caves aux combles… Cette précaution seule rassurerait Mme la duchesse.

Il s’éloigna, et les recherches recommencèrent avec une ardeur qu’enflammait certaine promesse de M. le sommelier…

Une souris cachée dans les jardins de l’hôtel de Sairmeuse eût été découverte, tant furent minutieuses les investigations.

Pas un objet d’un volume un peu considérable ne fut laissé en place. Tous les arbustes des massifs furent examinés pour ainsi dire feuille à feuille.

Par moments, les domestiques harassés et découragés proposaient d’abandonner la chasse, mais Lecoq les ramenait.

Il avait des accents irrésistibles pour échauffer de la passion qui l’enflammait tous ces indifférents qui, en somme, se souciaient infiniment peu que Mai fût repris ou s’échappât.