— Tu l’as dit. Mais toi-même ?
— Depuis six mois, mon cher, je suis attaché au cabinet du ministre.
— Je te demande ta protection, dit Caldas.
— Tout ce que tu voudras, répondit l’attaché du cabinet. Mais viens jusqu’à mon bureau me présenter ta requête, nous causerons mieux qu’ici ; j’ai d’excellents londrès.
Romain suivit son ami et pénétra dans un cabinet somptueusement meublé, où l’on ne sentait nullement l’odeur des paperasses.
— Sais-tu que tu es admirablement logé, dit-il.
— Que veux-tu ? répondit l’ami, il faut bien orner sa prison ; et comme je travaille du matin au soir…
— Tu travailles ? dit Romain au comble de l’étonnement. On travaille donc quelque part ici ?
— Ah ça ! où crois-tu que se fait toute la besogne… car enfin il se fait de la besogne au ministère.
— En es-tu bien sûr ?
L’attaché du cabinet haussa les épaules.