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Entre les hommes, cependant, il faut un observateur pour deviner ces sous-entendus. Mais de femmes à femmes, quelle hauteur d’un côté, quelle humilité révoltée de l’autre !

En dehors de l’Équilibre, il y a tout un ministère en jupons ; il y a madame la directrice et madame la cheffe de division, la cheffe de bureau et la sous-cheffe ; le reste ne compte pas. On invite parfois la femme du commis principal, qui ce jour-là met sur son dos trois mois des appointements de son mari, mais c’est une exception.

Quant aux commis et aux expéditionnaires, on a soin, si on les invite, d’oublier mesdames leurs épouses.

La hiérarchie féminine est toujours une puissance, et l’employé de l’Équilibre arrivé par les femmes prouve que les jeunes gens qui vont dans le monde n’ont pas tort.

Par malheur le beau sexe est mauvais juge des capacités, et les dignitaires qu’il fait ne payent souvent que de mine. Ce n’est pas au théâtre seul que l’emploi des jeunes premiers va s’effaçant de jour en jour. Caldas, qui fréquentait peu les salons administratifs, ne put observer ces choses que de loin. Il n’espérait point arriver par les femmes ; comme il visait haut cependant, il