Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tes l’utilisa pour ses facteurs, mais celle de l’Équilibre recula devant la crainte du ridicule.

Les employés de cet homme exact sont par lui mal notés s’ils n’ont pas de montre. Il prétend qu’un homme sans montre est un homme incomplet.

Lui-même est un chronomètre, et les petits boutiquiers de son quartier règlent leurs pendules sur son passage.

Il est d’ailleurs très méticuleux, distribue lui-même la besogne à chacun, et corrige le travail de ses subordonnés avec plus de soin qu’un professeur de quatrième les devoirs de ses élèves.

Ce chef de bureau daigna agréer Caldas.

— Vous allez remplacer momentanément, lui dit-il, un de nos meilleurs employés, un homme exact, ponctuel, soigneux. C’est un travailleur infatigable, âpre à la besogne, qui en une semaine fait plus que d’autres en six mois. Je ne le remplacerais pas, si je venais à le perdre. Malheureusement il est d’une complexion délicate avec des apparences de santé. À travailler sans relâche, il a ruiné son tempérament. Tâchez de marcher sur ses traces.

Cet employé précieux, qui se nomme Ildefonse Brugnolles, travaille seul dans une petite pièce attenant