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biter ; c’est dans les environs de Montrouge ou de Charonne qu’il a son domicile effectif.

Sa tenue de danseur est soigneusement pliée dans une petite armoire fermant à clef. Il y enferme également des chemises que la blanchisseuse vient prendre tous les huit jours.

Lorsqu’il est invité à une soirée ou à un bal, il va dîner sans se presser, passe ensuite une ou deux heures au café, et sur les huit heures du soir regagne son bureau, où le portier, à qui il a donné le mot et peut-être la pièce, le laisse pénétrer sans difficultés.

Là il se rase, se peigne, se lave, s’habille et se pomponne.

Les maisons où les fêtes se prolongent jusqu’au jour sont celles qu’il préfère ; il reste jusqu’au dernier cotillon, et alors regagne encore son bureau.

Il se déshabille, revêt sa défroque de travail, allume un grand feu et s’endort. L’arrivée de ses collègues ne le réveille pas ; il les a dressés à respecter son somme.

L’employé qui va dans le monde y va rarement pour son plaisir. C’est une besogne, une tâche qu’il s’impose.