Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une douzaine de plumes à trois becs (l’administration n’en donne pas).

Caldas lui-même, en voyant les beaux cheveux de cette demoiselle, s’aperçut qu’il avait besoin d’une brosse à ongles.

Seul, M. Rafflard n’acheta rien, et lorsque l’israélite fut sortie, il ne craignit point de dire vertement son opinion sur cette espèce de négociantes auxquelles l’administration devrait bien fermer la porte.

— Car il me paraît évident, continua-t-il, que le commerce n’est pour elles qu’un prétexte, et que ce n’est point seulement pour leurs crayons qu’elles cherchent un acheteur.

— Il faut faire aller le commerce, dit Gérondeau.

— Au dehors, tant que vous voudrez, reprit le commis principal ; mais dans les bureaux je dis, moi, qu’elles détournent les employés de leur travail, quand elles ne les débauchent pas. Et enfin, qui vous dit qu’elles ne viennent point ici pour surprendre les secrets de notre administration ?

— Supposeriez-vous, demanda Romain, que ces juives sont payées par les journaux belges ?

M. Rafflard fit un geste de mauvaise humeur, et Nourrisson expliqua à Romain que les dispositions peu