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De ce jour il vécut de sa plume, indépendant et fier…

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Il y avait dix-neuf mois que Romain mourait de faim, lorsqu’un soir où, par hasard, il rentrait chez lui, sa portière lui remit un pli estampé d’un timbre officiel.

Il rompit l’enveloppe d’une main fiévreuse, croyant y trouver des propositions de collaboration à l’un des Officiels.

Mais la lettre n’était pas de M. A. Wittersheim, ce n’était qu’un imprimé. Il lut :


« Le chef du personnel du ministère de l’Équilibre national a l’honneur d’informer M. Romain Caldas que par décision de Son Excellence en date du 18 janvier 1869, il a été appelé à remplir les fonctions d’employé surnuméraire dans les bureaux de son administration.

« (Signé) Le Campion. »


— Je la trouve mauvaise, dit Caldas, qui fréquentait depuis quelque temps un assez vilain monde.

Sur cette réflexion il souffla sa bougie, et s’endormit en pensant aux cheveux blonds de Mlle Célestine, l’ingénue de Grenelle, qui les a rouges.

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