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Tous ces dératés qui fendaient l’air aux quatre points cardinaux s’arrêtent.

Tel le jockey distancé cesse de lutter.

Ils font volte-face et, d’un pas tranquille comme leur conscience, s’acheminent à petites journées vers les cafés du voisinage.

Longtemps après l’heure encore on en voit poindre dans la brume, qui s’arrêtent aussi, dès qu’ils aperçoivent le cadran officiel.

L’un, esclave de sa folie, a perdu cinq minutes à suivre — sans espoir — un bas blanc bien tiré.

L’autre a eu une explication le matin avec son épouse.

Ce dernier enfin, les pantalons retroussés jusqu’aux genoux, victime de ses bottines vernies, a triplé son trajet à chercher les pavés luisants où il devait poser le pied.

Tous ces vaincus vont rejoindre leurs confrères aux estaminets d’alentour.

Caldas n’avait pas de montre, et la pendule de sa chambre garnie s’arrêtait quelquefois.

Une nuit que le thermomètre avait marqué dix-sept