Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

salle un fauteuil placé sur une estrade, semblait présider l’assemblée.

Ce monsieur se leva et prononça à peu près ce petit discours :

« – Je ne vous cacherai pas, jeunes candidats, les horribles difficultés de cet examen ; vous n’aurez cependant à répondre qu’à des questions d’une extrême simplicité. La plus rigoureuse sévérité présidera à la correction des compositions ; les examinateurs seront d’ailleurs aussi indulgents que possible. Rendons tous grâce à Son Excellence Monsieur le Ministre. »

L’examen commença. Il y eut une question qui embarrassa bien Caldas.

C’était un problème ainsi posé :

« Dire l’influence de la statistique sur la durée moyenne de la vie des hommes depuis dix ans. »

Il s’en tira pourtant en s’inspirant fort à propos d’un passage humanitaire de la Case de l’oncle Tom.

Du reste, Romain put travailler avec tranquillité. Il ne fut dérangé que tous les quarts d’heure par son voisin le lycéen qui lui offrait des prises de tabac dans sa queue de rat, et, de temps à autre, par le sexagénaire, qui lui demandait des conseils sur les participes. Trois messieurs, qui copièrent par-dessus son épaule, ne le gênèrent aucunement.