bannissant toute vergogne, je m’attachai à épier mon voisin.
Alors, je découvris des choses qui me parurent énormes.
Une fois, je le vis rentrer habillé à la dernière mode, la boutonnière endimanchée de cinq ou six décorations ; le surlendemain, je l’aperçus dans l’escalier vêtu d’une blouse sordide et coiffé d’un haillon de drap qui lui donnait une mine sinistre.
Et ce n’est-pas tout. Par une belle après-midi, comme il sortait, je vis sa femme l’accompagner jusqu’au seuil de leur appartement, et là l’embrasser avec passion, en disant :
— Je t’en supplie, Méchinet, sois prudent, songe à ta petite femme !
Sois prudent !… Pourquoi ?… À quel propos ? Qu’est-ce que cela signifiait ?… La femme était donc complice !…
Ma stupeur ne devait pas tarder à redoubler.
Une nuit, je dormais profondément, quand soudain on frappa à ma porte à coups précipités.
Je me lève, j’ouvre…
M. Méchinet entre, ou plutôt se précipite chez moi, les vêtements en désordre et déchirés, la