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Quelle impudence ! quelles corruptions se cachaient donc sous ces apparences de vierge qu’elle gardait après vingt années de mariage !

Mais tout à coup, dans le désarroi de ses pensées, un espoir lui vint, chétif, à peine acceptable, auquel cependant il se raccrocha comme le noyé à son épave.

— Ses diamants, Mme Fauvel pouvait les avoir placés dans la chambre de Madeleine.

Sans réfléchir à l’odieux de ses investigations, il courut à cette chambre de jeune fille, et là, comme chez sa femme, il porta partout ses mains brutales, oublieux du respect qu’il devait à ce sanctuaire.

Il ne trouva pas les diamants de Mme Fauvel ; mais, dans le coffre à bijoux de Madeleine, il aperçut sept ou huit écrins vides.

Elle aussi, elle avait donné ses parures, elle savait les hontes de la maison, elle était complice.

Ce dernier coup brisa le courage de M. Fauvel.

— Elles s’entendaient pour me tromper, murmurait-il, elles s’entendaient !…

Et anéanti, sans force, il se laisse tomber sur un fauteuil.

De grosses larmes silencieuses, tombaient le long de ses joues, et par moments, un soupir profond soulevait sa poitrine.

C’en était fait de sa vie. En un instant, l’édifice de son bonheur, de sa sécurité, de son avenir, qu’il avait mis vingt ans à élever, qu’il croyait d’une solidité à l’épreuve de tous les caprices du sort, volait en éclats, plus fragile que le verre.

En apparence, rien n’était changé dans son existence ; il n’était point atteint matériellement ; les objets autour de lui restaient les mêmes avec les mêmes aspects, et cependant un bouleversement était survenir plus inouï, plus surprenant que l’interversion du jour et de la nuit.

Quoi ! Valentine, la chaste et jeune fille autrefois tant aimée, dont il avait acheté la possession au prix de sa