ritable, nerveux. Il a l’air de quelqu’un qui est prêt d’éclater et qui se contient. Enfin, ses yeux, que j’ai bien observés, ont une expression étrange, indéfinissable, et qui devient terrible quand il regarde madame. Hier soir, dès que M. de Clameran est arrivé, monsieur est sorti brusquement en disant qu’il avait à travailler.
Une triomphante exclamation de M. Verduret interrompit Mme Gypsy. Il était radieux.
— Hein ! dit-il à Prosper, oubliant sa mauvaise humeur de tout à l’heure ; hein ! qu’avais-je annoncé ?
— Il est certain, monsieur…
— Ce malheureux homme s’est défié de son premier mouvement, je l’avais prévu. Il cherche maintenant, il guette des preuves à l’appui de votre lettre. Et quand je dis des preuves… il doit en avoir déjà. Ces dames sont-elles sorties hier ?
— Oui, une partie de la journée.
— Qu’a fait M. Fauvel ?
— Il est resté seul ; ces dames m’avaient emmenée.
— Plus de doute ! s’écria le gros homme. Il aura cherché et trouvé, pardieu ! des indices bien décisifs après votre lettre. Ah ! Prosper, malheureux jeune homme ! votre lettre anonyme nous fait bien du mal.
Les réflexions de M. Verduret éclairèrent d’une lumière soudaine l’esprit de Mme Gypsy.
— J’y suis ! dit-elle, M. Fauvel sait tout.
— C’est-à-dire qu’il croit tout savoir, et ce qu’on lui a appris est plus affreux encore que la vérité.
— Alors, je m’explique l’ordre que M. Cavaillon prétend avoir surpris.
— Quel ordre ?
— M. Cavaillon soutient avoir entendu M. Fauvel commander à son valet de chambre, M. Évariste, sous peine de renvoi immédiat, de ne remettre qu’à lui seul, toutes les lettres qu’on apporterait à la maison, d’où qu’elles arrivassent et quelle que fût leur adresse.
— Si c’est ainsi, observa Prosper, — dominé par son