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de M. Fanferlot, dit l’Écureuil, ne s’était pas couchée. Ce détail frappa Prosper.

Elle apparut humble, souriante, empressée.

— Qu’y a-t-il pour votre service, messieurs ? demanda-t-elle.

— Il y a, répondit M. Verduret, qu’il me faut, le plus tôt possible, votre… Joseph Dubois et aussi Palmyre. Faites-les prévenir. Quand ils arriveront on m’éveillera, car je vais me reposer un peu.

Mme Alexandre n’était pas au bas de l’escalier que déjà le gros homme s’était sans façon jeté sur le lit de Prosper.

— Vous permettez, n’est-ce pas ? avait-il dit.

Cinq minutes plus tard, il dormait, et Prosper, étendu sur un fauteuil, se demandait, plus intrigué que jamais, quel était ce sauveur.

Il n’était guère que neuf heures lorsqu’un doigt timide frappa trois petits coups à la porte de la chambre.

Si léger qu’eût été le bruit, il suffit pour éveiller M. Verduret, qui sauta à bas du lit en disant :

— Qui est là ?

Mais déjà Prosper, qui n’avait pu s’assoupir sur son fauteuil était allé ouvrir.

Joseph Dubois, le domestique du marquis de Clameran, entra.

L’auxiliaire de M. Verduret était essoufflé comme un homme qui a couru, et ses petits yeux de chat étaient plus mobiles et plus inquiets qu’à l’ordinaire.

— Enfin, je vous revois, patron ! s’écria-t-il ; enfin, vous allez me conseiller de nouveau. Vous absent, je ne savais plus à quel saint me vouer ; j’étais comme un pantin dont le fil est cassé.

— Comment, toi, tu te laisses démonter ainsi !

— Dame ! pensez donc, je ne savais où vous prendre. Hier, dans l’après-midi, je vous ai expédié trois dépêches aux adresses que vous m’aviez données, à Lyon, à Beaucaire, à Oloron, et pas de réponse. Je me sentais devenir fou, quand on est venu me chercher de votre part.