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tourait un luxe princier, dont dix domestiques attendaient les ordres, dont les chevaux attelés piaffaient dans la cour, qu’elles conjurèrent Raoul de leur apporter quelque chose de ce que lui prêterait le Mont-de-Piété, si peu que ce fût.

Il promit et tint parole.

Mais on lui avait montré une ressource nouvelle, une mine à exploiter ; il en abusa.

Une à une, toutes les parures de Mme Fauvel suivirent les diamants, et, ses bijoux épuisés, ceux de Madeleine partirent.


Un procès récent, qui nous a montré une femme jeune encore et charmante, exploitée, cinq années durant, par un vil scélérat qui s’était emparé de sa correspondance, un procès dont la lecture fait monter le rouge au front, nous a appris jusqu’où peut descendre l’infamie humaine.

Et de telles abominations ne sont pas aussi rares qu’on le peut supposer.

Combien ne vivent que d’un secret volé qu’ils font « suer », depuis le cocher qui arrache périodiquement dix louis à l’imprudente qu’il a conduite à un rendez-vous, jusqu’au gredin ganté de frais qui, ayant surpris une combinaison financière, force les intéressés à acheter son silence.

C’est là ce qu’on nomme le chantage, le plus lâche et le plus odieux des crimes, et que la loi, malheureusement, ne peut que rarement atteindre et punir.

« Le chantage, disait un ancien préfet de police, est une industrie qui fait vivre, à Paris, seulement, un millier d’invidus. Parfois, nous connaissons le « maître chanteur », nous connaissons la victime, et cependant, nous sommes condamnés à l’inaction. Bien plus, s’il nous arrive d’essayer de prendre le gredin en flagrant délit, la victime, dans son effroi de voir son secret divulgué, se tourne contre nous. »

Et c’est vrai, le chantage est une industrie. C’est celle