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— Anselme !

Ce garçon, homme de confiance s’il en fut, était depuis dix ans au service de M. Fauvel. Certes, il ne pouvait être soupçonné, et il le savait ; mais l’idée d’un vol est terrible, et il tremblait comme la feuille en se présentant.

— Avez-vous couché cette nuit dans la pièce voisine ? lui demanda le commissaire de police.

— Oui, monsieur, comme d’ordinaire.

— À quelle heure vous êtes-vous couché ?

— Vers les dix heures et demie ; j’avais passé la soirée au café d’à côté, avec le valet de chambre de monsieur.

— Et vous n’avez entendu aucun bruit cette nuit ?

— Aucun ! et cependant j’ai le sommeil si léger que, si parfois monsieur descend à la caisse lorsque je suis endormi, le bruit de ses pas me réveille.

— Monsieur Fauvel vient donc souvent à la caisse la nuit ?

— Non, monsieur, très-rarement, au contraire.

— Y est-il venu la nuit dernière ?

— Non, monsieur, j’en suis parfaitement sûr, ayant à peine fermé l’œil à cause du café que j’avais bu avec le valet de chambre.

— C’est bien, mon ami, fit le commissaire de police, vous pouvez vous retirer.

Anselme sorti, M. Fanferlot reprit ses recherches. Il avait ouvert la porte du petit escalier du banquier.

— Où conduit cet escalier ? demanda-t-il.

— À mon cabinet, répondit M. Fauvel.

— N’est-ce pas là, dit le commissaire, qu’on m’a conduit en arrivant ?

— Précisément.

— J’aurais besoin de le voir, déclara M. Fanferlot, je voudrais étudier cette issue.

— Rien n’est si facile, fit avec empressement M. Fauvel ; venez, messieurs, venez aussi, Prosper.

Le bureau particulier de M. André Fauvel est com-