À une pressante demande d’argent, son notaire répondit par un refus.
« Il ne vous reste rien à vendre, monsieur le marquis, lui écrivait-il, plus rien que le château. Il a certainement une grande valeur, mais il est malaisé, sinon impossible, de trouver un acquéreur pour un immeuble de cette importance, situé comme il l’est maintenant. Soyez sûr que je chercherai activement cet acquéreur, et croyez, etc. »
Absolument comme s’il n’eût pas prévu cette catastrophe finale, Louis fut attéré. Que faire ?
Ruiné, n’ayant plus rien à espérer, il était de sa dignité d’imiter les pauvres fous qui, chaque année, surgissent, brillent un moment et disparaissent soudain.
Mais Louis ne pouvait renoncer à cette vie de plaisirs faciles qu’il menait depuis trois ans. Il était dit qu’après avoir laissé sa fortune sur le champ de bataille il y laisserait son honneur.
Il s’obstina, pareil au joueur décavé qui rôde autour des tables de jeu qui lui sont fermées, s’intéressant à une partie qui n’est plus la sienne, toujours prêt à tendre la main à ceux que favorise le sort.
Louis, tout d’abord, vécut du renom de sa fortune dissipée, de ce crédit qui reste à l’homme qui a dépensé beaucoup en peu de temps.
Cette ressource, rapidement s’épuisa.
Un jour vint où les créanciers se levèrent en masse, et le marquis ruiné dut laisser entre leurs mains les derniers débris de son opulence, son mobilier, ses voitures, ses chevaux.
Réfugié dans un hôtel plus que modeste, il ne pouvait prendre sur lui de rompre avec ces jeunes gens riches qu’un moment il avait pu croire ses amis.
Il vivait d’eux, maintenant, comme autrefois de ses fournisseurs. Empruntant de ci et de là, depuis un louis jusqu’à vingt-cinq, ne rendant jamais. Il pariait, et, s’il perdait, ne payait pas. Il pilotait les jeunes et utilisait en mille services honteux une expérience qui lui coûtait