vaincue qu’elle avait obéi à un ami de Prosper. Lorsqu’elle avait reçu la citation de M. Patrigent, elle avait admiré l’habileté de la police qui avait su en si peu de temps découvrir sa cachette ; car elle s’était établie à l’hôtel sous un faux nom, c’est-à-dire sous son vrai nom de Palmyre Chocareille.
Habilement questionnée par l’ancienne marchande à la toilette, elle s’était livrée sans défiance et avait racontée toute son histoire.
Et c’est ainsi, à peu de frais, que Fanferlot avait pu se poser près du juge en agent d’une habileté supérieure.
— La petite, répondit Mme Alexandre, est toujours là-haut ?
— Toujours… et elle ne se doute de rien. Mais la retenir devient de plus en plus difficile. Je ne sais ce que lui a dit le juge, elle m’est revenue hors d’elle-même. Elle voulait aller faire du tapage chez M. Fauvel. Ce tantôt, après un accès de colère, elle a écrit une lettre et l’a donnée à Jean pour la mettre à la poste ; mais je m’en suis emparée pour te la montrer.
— Quoi ! interrompit Fanferlot, tu as une lettre et tu ne me le dis pas, et elle renferme peut-être le mot de l’énigme ! Vite, donne-la-moi !…
Sur l’ordre de son mari, l’ancienne marchande à la toilette ouvrit une petite chiffonnière et en tira la lettre de Mme Gypsy, qu’elle lui présenta.
— Tiens, lui dit-elle, sois satisfait.
En vérité, pour une ancienne femme de chambre, Palmyre Chocareille, devenue Mme Gypsy, n’avait pas une vilaine écriture.
L’adresse de sa lettre, tracée en belle anglaise était ainsi conçue :