Page:Gaboriau - Le Crime d’Orcival, 1867.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dications pour la dernière toilette. Lui-même, d’une main habile et prompte, disposait les matelas selon le rite, pliant les draps et les bordant ainsi qu’on a coutume de le faire.

Pendant ce temps, le père Plantat visitait tous les meubles dont on avait pris les clés dans les poches du suicidé.

Les valeurs trouvées en possession de cet homme qui, deux ans plus tôt, vivait au jour le jour et ne possédait pas un sou vaillant, devaient être contre lui un témoignage accablant et ajouter une preuve aux preuves, moralement indiscutables, mais non évidentes pourtant de sa complicité.

Mais le vieux juge de paix avait beau chercher, il ne rencontrait rien qu’il ne connût déjà.

C’étaient les titres de propriété du pré Morin, des champs de Frapesle et des pièces de terre Peyron. À ces titres étaient jointes deux obligations, une de 150 francs et l’autre de 820 francs, souscrites au profit du sieur Robelot par deux habitants de la commune.

Le père Plantat dissimulait mal son désappointement.

— Pas de valeurs, fit-il à l’oreille de M. Lecoq, comprenez-vous cela ?

— Très-bien, répondit l’agent de la sûreté. C’était un rusé gaillard, ce Robelot, assez prudent pour cacher sa fortune subite, assez patient pour paraître mettre des années à s’enrichir. Vous n’apercevez, monsieur, dans son secrétaire que les valeurs qu’il croyait pouvoir avouer sans danger. Pour combien y en a-t-il là ?

Le juge de paix additionna rapidement les différentes sommes et répondit :

— Pour 14,500 francs.

Mme  Sauvresy lui a donné davantage, déclara péremptoirement l’homme de la préfecture. N’ayant que quatorze mille francs, il n’aurait pas été assez fou pour les placer en terres. Il faut qu’il ait un magot caché quelque part.

— Sans doute, je suis de cet avis, mais où ?