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M. Lecoq s’inclina, la bouche en cœur, à la fois flatté et reconnaissant de l’invitation.

— Et vous aussi, docteur, continua le père Plantat, bon gré mal gré je vous enlève. Ah ! ne dites pas non. Si vous tenez absolument à rentrer à Corbeil ce soir, nous vous reconduirons après souper.

Restaient les scellés à poser.

L’opération fut promptement terminée. Des bandes étroites de parchemin, retenues par de larges cachets de cire, aux armes de la justice de paix, furent placées à toutes les portes du premier étage, à la porte de la chambre à la hache, et aussi aux battants d’une armoire où toutes les pièces de conviction, recueillies par l’enquête et minutieusement décrites dans les procès-verbaux, avaient été déposées.


IX


Malgré toute la hâte imaginable, il n’était pas loin de dix heures quand le père Plantat et les invités purent enfin quitter le château de Valfeuillu.

Au lieu de prendre le chemin du matin, ils s’engagèrent dans le petit sentier en pente qui, longeant les propriétés de Mme  de Lanascol, conduit en diagonale au pont de fil de fer.

C’était le plus court pour gagner l’auberge où M. Lecoq avait déposé son léger bagage.

Tout en marchant, le vieux juge de paix, un peu distrait des préoccupations de l’enquête, s’inquiétait de M. Courtois, son ami.

— Quel malheur a pu le frapper ? disait-il au docteur