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CAUSE DES MOUVEMENTS

Cette explication est facilement réfutable, car Brown-Séquard a démontré que les mouvements de rotation peuvent s’effectuer sans déviation des axes visuels, que celle-ci peut exister sans qu’il y ait rotation, et qu’enfin, l’ablation des globes oculaires ayant été pratiquée sur les sujets, le mouvement persistait, preuve évidente que ce n’est pas le vertige visuel qui l’engendre.

Aucune des théories que nous venons de passer en revue n’est satisfaisante, comme nous l’avons démontré, et pour terminer cet exposé, peut-être trop long déjà, nous décrirons en nous y rattachant la théorie de Magendie et de Flourens qui, quoique la première en date, se rapproche le plus de la vérité. Magendie admet dans chacun des pédoncules moyens du cervelet une force qui tend à faire tourner l’animal dans un sens. À l’état normal ces deux forces se contrebalancent ; mais dès qu’on vient à couper l’un des pédoncules moyens la force qui siège dans cet organe cesse d’agir, et la force qui réside dans l’autre pédoncule, n’ayant plus de contre-poids, contraint l’animal à tourner dans un sens déterminé.

L’opinion de Flourens diffère de la précédente, en ce que, au lieu de forces excitatrices, cet auteur admet des forces modératrices dans les pédoncules moyens du cervelet. Dans les deux hypothèses c’est toujours la section du pédoncule précité qui engen-