— Oh ! c’est vrai, dit Julien, il y a un rosier dans un pot qui ressemble si bien à un rosier pour de bon, que je n’aurais jamais voulu croire qu’il fût en papier, si ce n’était vous, Madame Gertrude, qui me l’avez assuré.
— D’où viennent ces fleurs, Julien ?
— Je n’en sais rien du tout, mais elles sont bien jolies.
— Elles viennent de l’ancienne capitale de la Lorraine, de Nancy, une grande et belle ville de 102.600 âmes. Nancy est la seule ville de France qui rivalise avec Paris pour les fleurs artificielles. Vous le voyez, Julien, les femmes de Lorraine sont laborieuses, et leur bon goût est renommé. Du reste, elles sont instruites : presque toutes savent lire et écrire. Les trois départements de la Lorraine sont parmi les plus instruits et les plus industrieux de la France.
— Mais, dit le petit garçon, on fait bien d’autres choses en Lorraine que des glaces, des fleurs et des broderies.
— Oh ! certainement, Julien ; mais je n’ai voulu vous parler que des industries où nous tenons le premier rang en France et en Europe. Travailler est déjà bien, mon enfant ; mais travailler avec tant d’art et de conscience que notre patrie puisse tenir le premier rang au milieu des autres nations, c’est un honneur dont on peut être fier, n’est-ce pas, Julien ?
— Oh ! oui, dit l’enfant, et je suis content de savoir qu’il en est ainsi de notre Lorraine.
Un jour Julien arriva de l’école bien satisfait, car il avait