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Julien écoutait toutes ces explications avec intérêt ; car dès qu’on parlait de la France, son esprit était en éveil. Néanmoins il avait tant couru dans la journée et vu tant de choses, qu’il finissait par en être tout étourdi : il avait une grande envie de souper pour se coucher de bonne heure.

— Eh bien, dit l’oncle Frantz en riant, je vois que notre petit Julien commence à demander grâce et que demain il quittera Paris avec moins de regret qu’il ne croyait d’abord.

— Hélas ! oui, répondit l’enfant. Je suis tout de même bien content de connaître Paris et j’aurai grand plaisir à me rappeler plus tard tout ce que j’y ai vu de beau. J’aime Paris de tout mon cœur parce que c’est la capitale de la France ; mais tenez, mon oncle, à vous dire franchement, je suis si fatigué de rencontrer tant de monde et d’entendre tant de bruit, que je me réjouis de ne plus voir bientôt que des champs, des bœufs et des vaches.

— Oh ! oh ! dit l’oncle, c’est très bien, et je pense comme toi, mon Julien ; seulement, avant de soigner les vaches, il faudra retourner à l’école encore longtemps.

— Oui, dit l’enfant gaîment, et j’espère m’appliquer à l’école plus encore qu’autrefois.



CXIX. — Versailles. — Quelques grands hommes de Paris et de l’Île-de-France. — Les poètes classiques : Racine, Boileau. — Un grand chimiste, Lavoisier.


Paris a produit tant de grands hommes et d’hommes utiles qu’on ne sait comment choisir dans le nombre : c’est la ville du monde qui s’est le plus illustrée par les travaux de l’esprit.


Le lendemain, lorsqu’on eut reçu l’argent de l’oncle Frantz, on se dirigea vers la gare de l’Ouest et on monta en wagon pour aller rejoindre le vieux pilote Guillaume dans la partie de l’Orléanais et de la Beauce qui est voisine du Perche. On s’arrêta quelques heures à Versailles, pour visiter le château que Louis XIV y fit construire et qui lui servit de résidence. André et Julien se promenèrent dans le parc aux allées symétriques et ils admirèrent les nombreux jets d’eau des bassins.

On remonta ensuite en chemin de fer, et Julien, pour ne pas perdre son temps en voiture et pour compléter tout ce qu’il savait déjà de la France, ouvrit son livre sur les grands hommes et lut les derniers chapitres avec attention.