il s’habilla à la hâte, priant Dieu en lui-même ; il ouvrit la porte de la cabine et fit quelques pas en s’appuyant contre les murs. Le bruit se fit alors entendre plus effrayant encore : les coups de tonnerre se succédaient sans interruption, et la lueur des éclairs était si vive que Julien fut obligé de fermer les yeux. En même temps la mer mugissait avec violence, au point d’étouffer par instants le bruit du tonnerre.
Tout à coup un grand craquement se fit entendre. Le bâtiment trembla de la quille jusqu’au mât, et Julien reçut une telle secousse qu’il roula de nouveau par terre. Le navire venait d’être jeté sur un écueil.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d9/G._Bruno_-_Le_Tour_de_la_France_par_deux_enfants_p252.jpg/440px-G._Bruno_-_Le_Tour_de_la_France_par_deux_enfants_p252.jpg)
Un long cri d’effroi retentit à bord, se mêlant aux sifflements du vent et des flots. Julien, pris d’une peur indicible, se mit à crier lui aussi de toutes ses forces : — André ! André !
Une main le souleva, la main de son frère, qui avait tout d’abord pensé à lui dans ce suprême péril. André serra l’enfant dans ses bras : — N’aie pas peur, lui dit-il, je ne te quitterai pas.
Et à voix basse il ajouta : — Julien, il faut prier Dieu, il faut avoir confiance en lui, il faut avoir du courage.
Tout en parlant ainsi, André emportait l’enfant dans ses bras, tâchant par son énergie de relever le courage de son