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Mais, dira-t-on, il arrive souvent que le hasard l’emporte sur la volonté la plus fortement trempée. Certes, si l’on va chercher des exceptions pour détruire une règle, on trouvera toujours des arguments qui, de prime abord, sembleront vouloir donner raison au contradicteur ; mais les faits qui, en apparence, peuvent détruire la théorie que je viens d’exprimer, ne sauraient résister à une analyse sérieuse et profonde. Nous pouvons donc, dès maintenant, ériger cette vérité en axiome et dire : il n’y a pas de fortune sans volonté, et permettez-moi d’ajouter : il n’y a pas de volonté sans fortune.

Vous aurez beau vouloir raisonner avec vous et vous dire : je suis pauvre et cependant j’ai de la volonté, donc la fortune n’est pas le résultat de la volonté. Vous aurez beau accumuler faits sur faits, preuves sur preuves, démonstrations sur démonstrations, vous vous butterez toujours contre ce que vous pourrez appeler chez moi un entêtement et un parti pris ; car jamais je n’abandonnerai cette conviction profonde