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ÉCONOMISTE.

Jean Rivard désirant avant tout la prospérité de Rivardville et la bonne harmonie entre ses habitants, avait d’abord tenté auprès de cet adversaire acharné tous les moyens possibles de conciliation ; il lui avait exposé confidentiellement ses vues, ses projets, ses motifs, espérant faire naître chez cet homme qui n’était pas dépourvu d’intelligence des idées d’ordre et le zèle du bien public.

Mais tout cela avait été en vain.

Le brave homme avait continué à faire de l’opposition en tout et partout, à tort et à travers, par des paroles et par des actes, remuant ciel et terre pour s’acquitter du rôle qu’il se croyait appelé à jouer sur la terre.

Un certain nombre de contribuables, surtout parmi les plus âgés, se laissaient guider aveuglément par le père Gendreau ; mais le grand nombre des habitants, pleins de confiance dans Jean Rivard, et assez intelligents d’ailleurs pour apprécier toute l’importance des mesures proposées, les adoptaient le plus souvent avec enthousiasme.

Ainsi appuyé, le jeune maire put effectuer en peu de temps des réformes importantes. Il réussit à faire abolir complètement l’ancien usage des corvées pour l’entretien des routes, clôtures, etc., cause d’une si grande perte de temps dans nos campagnes. Ces travaux furent donnés à l’entreprise.

On fit bientôt la même chose à l’égard de l’entretien des chemins d’hiver.

On fixa l’époque où le feu pourrais être mis dans les bois, afin de prévenir les incendies si désastreux dans les nouveaux établissements.

On fit des règlements sévères à l’égard de la vente des liqueurs enivrantes.