XI.
en avant ! jean rivard, maire de rivardville.
Rivardville ne se ressentit pas longtemps du désastre qui l’avait frappé. On eût dit même que ce malheur avait donné une nouvelle impulsion au travail et à l’industrie de ses habitants. La paroisse grandissait, grandissait : chaque jour ajoutait à sa richesse, à sa population, au développement de ses ressources intérieures. Les belles et larges rues du village se bordèrent d’habitations ; les campagnes environnantes prirent un aspect d’aisance et de confort ; çà et là des maisons en pierre ou en brique, ou de jolis cottages en bois remplacèrent les huttes rustiques des premiers colons ; l’industrie se développa, le commerce, alimenté par elle et par le travail agricole, prit de jour en jour plus d’importance ; des échanges, des ventes de bien-fonds, des transactions commerciales se faisaient de temps à autre pour l’avantage des particuliers, et le notaire commença bientôt à s’enrichir des honoraires qu’il percevait sur les contrats de diverses sortes qu’il avait à rédiger.