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JEAN RIVARD

« Quelque chose me dit cependant que cette jeune pensionnaire dont tu me parles avec tant d’admiration saura te captiver plus longtemps que ses devancières. Ne crains pas de m’ennuyer en m’entretenant des progrès de votre liaison. Malgré mes graves occupations, comme tu dis, je désire tant te voir heureux, que tout ce qui te concerne m’intéresse au plus haut degré.

« Notre ami commun, le bon, l’aimable Octave Doucet fait des vœux pour ton bonheur. Ma femme aussi te salue.


« Ton ami,

« Jean Rivard. »



IX.



revers inattendu.


Peu de temps après la date de la lettre qu’on vient de lire, un malheur imprévu vint fondre sur la paroisse de Rivardville.

Après quatre semaines d’une chaleur tropicale, sans une seule goutte de pluie pour rafraîchir le sol, un incendie se déclara dans les bois, à environ trois milles du village.

C’était vers sept heures du soir. Une forte odeur de fumée se répandit dans l’atmosphère ; l’air devint suffocant ; on ne respirait qu’avec peine. Au bout d’une heure, on crut apercevoir dans le lointain, à travers les ténèbres, comme la lueur blafarde d’un