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ÉCONOMISTE.

plus librement à la belle destinée que tu t’es faite, destinée que j’appelle glorieuse et que tous tes amis envient.

« Écris-moi longuement, mon cher ami, et surtout n’oublie pas de me parler en détail de ton exploitation ; ne me laisse rien ignorer sur ce sujet. Parle-moi aussi des belles et grandes choses que tu accomplis dans ta petite République. Sais-tu que c’est un grand bonheur pour toi, et encore plus pour Rivardville, d’avoir eu pour curé un prêtre comme notre ami Doucet ? Un homme de son intelligence et de son caractère est un véritable trésor pour une localité. À vous deux, vous allez opérer des merveilles, et faire bientôt de Rivardville le modèle des paroisses. Quelle noble et sainte mission ! Si je ne puis vous imiter, au moins je vous applaudirai de loin. Mes compliments à ton ami. Mes amitiés aussi à ta Louise. Embrassez pour moi vos petits enfants, que vous devez tant aimer ! »

« Tout à toi,

« Gustave Charmenil. »


Réponse de Jean Rivard.

« Merci, mon cher Gustave, de ton aimable épitre, à laquelle je vais répondre tant bien que mal. Mais je dois avant tout repousser le reproche que tu m’adresses de ne pas t’écrire assez souvent. N’ai-je pas fidèlement répondu à chacune de tes lettres ? D’ailleurs, en admettant que je t’aurais négligé sous ce rapport, n’aurais-je pas d’excellentes excuses à t’apporter ? De ton aveu même, tu as beaucoup plus de loisir que moi ; tu n’es pas un grave père de famille comme