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JEAN RIVARD

Ces divisions si ridicules et si funestes deviennent heureusement plus rares, aujourd’hui que les esprits se livrent plus qu’autrefois à la considération des affaires publiques et que les hommes d’opposition quand même trouvent dans les questions de politique générale ou les questions locales les aliments nécessaire à l’exercice de leurs facultés.

Mais on n’était pas très-avancé à cette époque dans le canton de Bristol, et ce ne fut pas chose facile que de se concerter pour fixer l’emplacement de l’église, et pour obtenir ensuite l’érection canonique et civile de la paroisse.

Gendreau-le-Plaideux fut ravi d’avoir une aussi belle occasion d’exercer son esprit de contradiction.

Il annonça d’abord qu’il s’opposerait de toutes ses forces à l’érection de la paroisse sous prétexte que, une fois Rivardville ainsi érigé civilement et canoniquement, ou poursuivrait sans miséricorde les pauvres habitants endettés à la fabrique.

Il insista tellement sur ce point dans l’assemblée publique qui eut lieu à cet effet qu’un certain nombre de ses auditeurs finirent par prendre l’alarme.

Quant à l’emplacement de l’église, les terrains possédé par la famille Rivard étant situés à peu près au centre de la paroisse projetée, et formant l’endroit le plus fréquenté, puisqu’on y trouvait déjà des magasins, des boutiques, et bon nombre de maisons, semblaient naturellement désignés au choix des colons.

Aussi cet endroit fut-il spontanément proposé par le père Landry pour être le site de la future église.

Il fit connaître en même temps que le terrain nécessaire à l’emplacement de l’église, du presbytère et du cimetière, ne comprenant pas moins de cinq ou six