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JEAN RIVARD

de presque tous les hommes politiques pour cette cause sublime, pour cette grande réforme, la base de toutes les autres. Comment ne comprend-on pas que pour constituer un peuple fort et vigoureux, ayant toutes les conditions d’une puissante vitalité, il faut avant tout procurer à chaque individu le développement complet de ses facultés naturelles, et en particulier de son intelligence, cette intelligence qui gouverne le monde ? Comment ne comprend-on pas que les hommes éclairés dans tous les états de la vie, agriculteurs, négociants, industriels, administrateurs, sont ce qui constitue la force, la richesse et la gloire d’un pays ?

« Ils se trompent étrangement ceux qui croient que le prêtre voit avec indifférence les progrès matériels et les améliorations de la vie physique. Si nous ne désirons pas voir la richesse sociale accumulée entre les mains d’un petit nombre d’individus privilégiés, nous n’en faisons pas moins des vœux pour que l’aisance soit aussi étendue, aussi générale que possible, et pour que toutes nos ressources soient exploitées dans l’intérêt de la fortune publique. Nous comprenons tout ce que la richesse bien administrée, bien appliquée porte avec elle de force morale. En même temps que nous recommandons le bon emploi des biens que Dieu prodigue à certains de ses enfants, nous nous élevons avec force contre l’oisiveté, cette mère de tous les vices et la grande cause de la misère. Personne n’admire plus volontiers que nous les merveilles du travail et de l’industrie.

— Vous avez tout-à-l’heure prononcé le mot d’émigration : est-ce que la population de Rivardville se compose exclusivement de Canadiens-Français ?