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JEAN RIVARD

– Rappelez-vous tous les secrets dont je vous ai parlé. Ce qui a fait mon succès, fait aussi celui d’un grand nombre d’autres. L’exemple est contagieux voyez-vous ; le voisin imite son voisin, et c’est ainsi que s’introduisent les bonnes habitudes et les réformes utiles. La plupart des cultivateurs dont vous admirez la richesse sont entrés dans la forêt, il y a douze et quinze ans, n’ayant pour toute fortune que leur courage et leur santé. Le travail et l’industrie les ont faits ce qu’ils sont. Quant au bon goût déployé dans l’ornementation des résidences, et aux connaissances agricoles qu’indique l’aspect général des champs ensemencés, l’exemple et les paroles de mon ami le curé de Rivardville, le zèle et les leçons de notre professeur, ont contribué beaucoup à les répandre. Moi-même je ne suis peut-être pas étranger à ce progrès.

« Rien n’est propre à faire aimer la campagne comme cette apparence de bien être, d’élégance et de luxe champêtre.

« La dimension, la situation, la propreté des maisons sont aussi pour beaucoup dans la santé physique et morale des habitants. Les chambres qu’habite la famille, et en particulier les chambres à coucher sont généralement spacieuses et bien aérées. Nous attachons une grande importance à cela. À combien de maladies, de misère, de vices, ne donnent pas peu les habitations basses, humides, malsaines des grandes villes ? »

Çà et là nous apercevions des groupes d’enfants jouant et gambadant sur la pelouse. Quelle différence, me disais-je entre cette vie des champs et celle de la ville, pour ce qui regarde le développement