Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
ÉCONOMISTE

terai à faire un tour de voiture en dehors du village. »

J’acceptai volontiers. Mais avant de rendre compte de mes impressions de voyage, je dois me hâter de réparer une omission importante faite par Jean Rivard dans l’énumération des secrets de sa prospérité.

On voit par la conversation qui précède que les progrès étonnants de notre héros étaient dus en grande partie à son intelligence et à son activité, à la bonne organisation de toute sa ferme, à l’excellente direction donnée aux travaux, à l’ordre qui présidait à ses opérations agricoles, enfin au bon emploi de son temps, à la judicieuse distribution de chaque heure de la journée.

Mais il est une autre cause de prospérité que Jean Rivard eût pu compter au nombre de ses plus importants secrets, et dont il n’a rien dit par délicatesse sans doute.

Ce secret important, c’était Louise, c’était la femme de Jean Rivard.

Disons d’abord que Louise contribua pour beaucoup à entretenir le courage et à faire le bonheur de son mari par les soins affectueux qu’elle lui prodigua.

Elle l’aimait, comme sait aimer la femme canadienne, de cet amour désintéressé, inquiet, dévoué, qui ne finit qu’avec la vie.

Remplie de bienveillance pour les domestiques, Louise les traitait avec bonté, les soignait dans leurs maladies, et ne manquait jamais de s’attirer leur respect et leur affection. Quoique économe, elle était charitable ; et jamais un bon pauvre ne frappait à sa porte sans être secouru.