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JEAN RIVARD

blettes sur lesquelles étaient déposées des centaines de terrines remplies d’un lait crémeux, tout, jusqu’à l’extérieur des tinettes pleines de beurre, offrait à l’œil cette teinte jaune du bois sur lequel vient de passer la main de la blanchisseuse. Grâce à la fraîcheur de l’appartement, on n’y voyait ni mouche, ni insecte d’aucune espèce.


III

Détails d’intérieur — Bibliothèque de Jean Rivard.


Le luxe ne saurait faire envie à celui que sa position exempte des dépenses de la vanité, qui jouit de l’air, du soleil, de l’espace, et de la plénitude de ses forces physiques.


J’étais émerveillé de tout ce que j’avais vu. La ferme de Jean Rivard, qu’il me serait impossible de décrire dans tous ses détails, me parut constituer une véritable ferme-modèle. Quoique sur pied depuis plus de quatre heures, je ne sentais cependant aucune fatigue, et après quelques minutes de repos pendant lesquelles mon hôte s’empressa de donner quelques ordres, nous nous disposions à partir pour faire le tour du village, et en particulier pour visiter monsieur le curé Doucet, l’ami intime de Jean Rivard, et l’un des fondateurs de la localité — lorsque nous entendîmes sonner l’Angélus.

Peu de temps après, nous fûmes invités à nous mettre à table. Quatre des enfants s’approchèrent en même temps que nous ; les deux aînés pouvaient avoir de dix à douze ans.