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JEAN RIVARD

dustrie, de travail et d’activité qu’on ne rencontre ordinairement que dans les grandes cités commerciales.

Deux édifices dominaient tout le reste : l’église, superbe bâtiment en pierre, et la maison d’école, assez spacieuse pour mériter le nom de collége ou de couvent. Les toits de fer blanc de ces vastes édifices brillaient aux rayons du soleil. Les moulins de diverses sortes, deux grandes hôtelleries, plusieurs maisons de commerce, les résidences des notaires et des médecins se distinguaient aussi des autres bâtiments. Presque toutes les maisons étaient peintes en blanc et présentaient à l’œil l’image de l’aisance et de la propreté.

Après avoir admiré quelque temps l’aspect du village et des campagnes environnantes, mes yeux s’arrêtèrent involontairement sur la ferme de mon hôte, et j’exprimai tout de suite le désir de la visiter.


II

La ferme et le jardin.


Déjà ces campagnes si longtemps couvertes de ronces et d’épines promettent de riches moissons et des fruits jusqu’alors inconnus. La terre ouvre son sein au tranchant de la charrue et prépare ses richesses pour récompenser le laboureur ; l’espérance reluit de tous côtés. On voit dans les vallons et sur les collines les troupeaux de moutons qui bondissent sur l’herbe, et les grands troupeaux de bœufs et de génisses qui font retentir les hautes montagnes de leurs mugissements.
Fénélon. — Télémaque.


Pas une souche n’apparaissait dans toute la vaste étendue de la ferme. Çà et là, des ormes, des plaines,