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DERNIÈRE PARTIE.

I

Quinze ans après.


Nous ne dirons rien de la carrière parlementaire de Jean Rivard, ni des motifs qui l’engagèrent à l’abandonner pour se consacrer aux affaires de son canton et particulièrement à celles de sa paroisse.[1] Nous nous bornerons à faire connaître ce qu’étaient devenus, après quinze années de travail et de persévérance, notre humble et pauvre défricheur, et l’épaisse forêt à laquelle il s’était attaqué tout jeune encore avec un courage si héroïque.

Voyons d’abord comment l’auteur fit la connaissance de Jean Rivard.

C’était en 1860. J’avais pris le chemin de fer pour me rendre de Québec à Montréal, en traversant les cantons de l’Est, lorsqu’au milieu d’une nuit ténébreuse, et par une pluie battante, une des locomotives fut jetée hors des lisses et força les voyageurs d’interrompre leur course.

Aucun accident grave n’était survenu, mais la plupart des passagers, éveillés en sursaut, s’élancèrent des chars, en criant, et dans le plus grand désordre. Les habitants du voisinage accoururent avec des fanaux et offrirent obligeamment leurs services.

  1. Ceux qui désireraient en savoir quelque chose n’ont qu’à lire le Foyer Canadien de 1864, pages 209 à 262.