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JEAN RIVARD

Rivard dans l’opinion des contribuables, ce fut l’examen public du lycée qui eut lieu à la fin de la première année scolaire.

Cet examen, préparé par le professeur avec tout le zèle et toute l’habileté dont il était capable, fut une espèce de solennité pour la paroisse. Plusieurs prêtres du voisinage y assistaient ; les hommes de profession et en général tous les amis de l’éducation voulurent témoigner par leur présence de l’intérêt qu’ils prenaient au succès de l’institution. Bien plus, le surintendant de l’éducation lui-même se rendit ce jour-là à Rivardville ; il suivit avec le plus vif intérêt tous les exercices littéraires du lycée ; et à la fin de la séance, s’adressant au nombreux auditoire, il rendit hommage au zèle de la population, à l’habileté et au dévouement du professeur, aux progrès étonnants des élèves ; puis il termina, en adressant à Jean Rivard lui-même et au curé de Rivardville, qu’il appela les bienfaiteurs de leur localité, les éloges que méritait leur noble conduite ! Quelques mots habiles sur les progrès du canton, sur l’énergie des premiers colons, sur l’honneur qu’en recevait la paroisse de Rivardville, achevèrent d’exalter les esprits et la salle éclata en applaudissements.

La plupart des parents des élèves étaient présents ; plusieurs s’en retournèrent tout honteux de s’être opposés d’abord à l’établissement de cette institution.

Ce fut un véritable jour de triomphe pour Jean Rivard.

Grâce à la subvention du gouvernement, il se trouva que chacun des contribuables n’eut à payer qu’une somme comparativement minime, et le cri de « à bas les taxes, » jeté d’abord par Gendreau-le-