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ÉCONOMISTE.

ensemble à aimer et contempler ce premier fruit de leur amour !

Grâce aux soins maternels, à la bonne constitution qu’il avait héritée de ses parents, et à l’air vivifiant de la forêt, le petit Louis grandit plein de vigueur et de santé.


III.

rivardville.


Pendant ce temps là, le canton de Bristol, et en particulier l’endroit où s’était établi Jean Rivard, faisait des progrès remarquables.

Une des choses les plus intéressantes pour l’observateur intelligent, surtout pour l’économiste et l’homme d’État, c’est, à coup sûr, l’établissement graduel d’un canton, la formation d’une paroisse, d’un village, d’une ville.

De même qu’on voit l’enfant naître, croître et se développer jusqu’à ce qu’il soit devenu homme, de même Jean Rivard vit au sein de la forêt vierge les habitations sortir de terre, s’étendre de tous côtés, et former peu-à-peu cette populeuse et florissante paroisse qui fut bientôt connue sous le nom de Rivardville.

À peine le canton comptait-il une centaine de cabanes de défricheurs qu’un grand nombre de familles arrivèrent des bords du Saint Laurent pour s’établir en permanence dans cette nouvelle contrée. On vit arriver tour-à-tour l’ouvrier, faisant à la fois les fonctions d’entrepreneur, de constructeur, de meublier, de maçon, de voiturier ; le cordonnier, le