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ÉCONOMISTE.

rait trop loin. Pardonne-moi ces longueurs, en faveur d’un sujet qui doit t’intéresser tout autant que moi. Ce qui me reste à te dire, mon cher Gustave, c’est que mes efforts vont être désormais employés à procurer à Rivardville les meilleurs établissements possibles d’éducation. J’y consacrerai, s’il le faut, plusieurs années de ma vie. Si je n’obtiens pas tout le succès désirable, j’aurai au moins la satisfaction d’avoir contribué au bonheur d’un certain nombre de mes concitoyens, et cela seul me sera une compensation suffisante.

« Quant aux secrets de ma prospérité, comme tu veux bien appeler les résultats plus ou moins heureux de mes travaux, je me fais fort de te les révéler un jour ; et tu verras alors que je ne suis pas sorcier. En attendant, mon cher Gustave, continue à me faire le confident de tes progrès en amour. Je m’y intéresse toujours beaucoup, et ma Louise, curieuse à cet égard comme toutes celles de son sexe, n’aura de repos que lorsqu’elle connaîtra la fin de ton histoire.

« Quand même je voudrais continuer, je serais forcé d’en finir, car mes enfants sont là qui me grimpent sur les épaules, après avoir renversé, par deux fois, mon encrier, et leur mère se plaint que je ne réponds que par monosyllabes aux mille et une questions qu’elle m’adresse depuis une heure. Adieu donc.

« Tout à toi,
« Jean Rivard. »