Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
ÉCONOMISTE.

propres aux arts mécaniques et industriels, au commerce ou à l’agriculture.

« J’adopterais des mesures pour que tout élève brillant fût reçu dans quelque institution supérieure, où son intelligence pourrait recevoir tout le développement dont elle serait susceptible.

« Rien ne m’affligerait autant que d’entendre dire ce qu’on répète si souvent de nos jours : que parmi les habitants de nos campagnes se trouvent, à l’état inculte, des hommes d’état, des jurisconsultes, des orateurs éminents, des mécaniciens ingénieux, des hommes de génie enfin qui, faute de l’instruction nécessaire, mourront en emportant avec eux les trésors de leur intelligence.

« Si j’étais roi, je fonderais des institutions où le fils du cultivateur acquerrait les connaissances nécessaires au développement de son intelligence, et celles plus spécialement nécessaires à l’exercice de son état, me rappelant ce que dit un auteur célèbre, « que l’éducation est imparfaite si elle ne prépare pas l’homme aux diverses fonctions sociales que sa naissance, ses aptitudes ou ses goûts, sa vocation ou sa fortune l’appelleront à remplir dans la société pendant sa vie sur la terre. » Quant à la connaissance spéciale de son art, c’est-à-dire à la science agricole, je voudrais qu’elle lui fût aussi familière, dans toutes ses parties, que les connaissances légales le sont à l’avocat, celles de la médecine au médecin. Tu me diras que c’est un rêve que je fais là ; quelque chose me dit pourtant que ce n’est pas chose impossible. On peut dire qu’à l’heure qu’il est, la grande moitié des cultivateurs de nos paroisses canadiennes, pourraient, s’ils avaient reçu l’instruction préalable né-