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ÉCONOMISTE.

et privées. Veuillez faire mes amitiés à madame la mairesse, ainsi qu’à l’ami Doucet, et me croire


« Tout à vous,

« Gustave Charmenil. »


XIII.



réponse de jean rivard.


« Mon cher Gustave,

« Tu me pardonneras sans doute d’avoir tant tardé à t’écrire, lorsque tu en sauras la cause. J’ai reçu ta dernière lettre dans un moment de grande affliction pour ma femme et pour moi. Notre plus jeune enfant, notre cher petit Victor, était dangereusement malade, et depuis, nous l’avons perdu. Une congestion cérébrale, amenée par sa dentition, nous l’a enlevé à l’âge de huit mois. Ce beau petit ange, qui nous donnait déjà tant de plaisir, qui égayait la maison par ses cris de joie et son jargon enfantin, nous ne le verrons plus, nous ne l’entendrons plus ; il s’est envolé vers ce ciel qu’il nous montrait dans son œil limpide et pur. Il s’est éteint en fixant sur nous un regard d’une indicible mélancolie. Ce que nous ressentîmes alors ne saurait s’exprimer. Oh ! remercie Dieu, mon cher Gustave, d’ignorer ce que c’est que la perte d’un enfant. Mon cœur se brise encore en y pensant.

« J’ai craint pendant quelques jours pour la santé de ma pauvre Louise. Mais grâce à cette religion