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ÉCONOMISTE.

II.

l’exploitation.


Tu travailleras à la sueur de ton front.
Genèse.


Bientôt Jean Rivard se consacra avec plus d’ardeur et d’énergie que jamais à la réalisation de son rêve favori, la création d’un établissement digne de figurer à côté des plus beaux établissements agricoles du pays.

Pour cela, on le comprend, il lui restait beaucoup à faire.

Mais je prie le lecteur de ne pas s’épouvanter. Je n’entreprendrai pas de raconter en détail les opérations agricoles de Jean Rivard. La vie de l’homme des champs est souvent pleine de charmes, mais il faut l’avouer, elle est généralement monotone. Les travaux de la ferme se succèdent régulièrement comme les quatre saisons de l’année. Les poètes ont beau d’ailleurs nous entretenir de tous les charmes de la vie champêtre, des ravissants aspects des paysages, de la verdure des prairies, du murmure des ruisseaux, des parfums des plantes, du ramage des oiseaux ; ils ont beau nous parler des chants joyeux du laboureur, des animaux qui gambadent dans les gras pâturages, des jattes de lait frais qui couvrent la table des moissonneurs dans les chaudes journées d’été, des fruits vermeils qui pendent aux branches des arbres ; — il y a dans l’existence de l’homme des champs une partie toute matérielle, toute positive, où la plus riche imagination cherchera vainement un grain de poésie.