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Entouroient la princesse, et, d’une voix plaintive,
Mêloient à leurs adieux de sinistres avis :


« Pour franchir la liquide plaine,
Ô Marie ! ô guerriers ! quel temps choisissez-vous ?
Modérez, imprudents, l’ardeur qui vous entraîne,
Et des vents déchaînés redoutez le courroux.
Déjà de l’humide pléiade
L’urne se répand à grands flots ;
Déjà l’enceinte de la rade
Abrite les vieux matelots.
L’hiver s’avance, nos rivages
Sont battus par les aquilons ;
Et, messagère des orages,
La grue a fendu les nuages
De ses anguleux bataillons. »


Présage vain ! inutile menace !
Ni l’onde qui mugit, ni ses gouffres ouverts,