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Revit le sol natal et ses bords orageux.
Mais loin de l’entourer de fêtes et de jeux,
Ce moment vint encor abattre son courage.
On lui dit que déjà, rassemblés sur la plage,
Quelques amis pour elle avoient armé leurs bras ;
Et lorsqu’à tant d’amour heureuse de se rendre,
Du funeste vaisseau Marie alloit descendre,
Parmi la folle ivresse et les cris des soldats,
Quel présage !… une hache embarrasse ses pas !
Comme si Dieu lui-même à cette infortunée
Eût voulu révéler toute sa destinée,
Et l’avertir de son trépas !


Ô toi ! dont l’enfant de la Clyde
Vantoit la douce majesté :
Âme tendre, reine intrépide,
Qui semblois marcher sous l’égide
De la grâce et de la beauté,
Devois-tu donc un jour, aux nations tremblantes
Rappeler par ta mort que le royal bandeau