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rieuse, il ne refuserait pas un pareil compagnon.

Je mis fin à cette scène pathétique en rassurant le père sur les suites de la journée et en complimentant le fils sur son courage. Puis je fis connaître à l’assemblée la décision que j’avais prise, et j’invitai le pauvre diable que les plaisanteries de ses camarades avaient si peu ménagé à rester près de moi pour tenir ma seconde carabine et gagner un titre de gloire qui n’aurais pas besoin d’exhiber en public.

À peine les Arabes venaient-ils de quitter le lieu de l’assemblée pour gagner le poste d’observation que je leur avais désigné, qu’un lion sortit du massif et se dirigea tout droit vers moi : le second le suivait à cinquante pas.

J’étais assis sur un rocher qui dominait la position et auquel ont parvenait par des gradins coupés de crevasses.

L’Arabe était à côté de moi ; je pris ma carabine Devisme et l’armai ; j’armai également la carabine de réserve à un coup et la laissai entre les mains de l’homme, après l’avoir rassuré et lui avoir recommandé de me la donner dès que j’aurais fait feu de mes deux coups.

Le premier lion, ayant sauté sur les gradins inférieurs du rocher, s’arrêta ; j’allais presser