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vous, de les convertir à vos croyances, à vos coutumes, à votre religion ; ils se méfient de vos actes.

« Soyez fort, soyez courageux, ils vous ont en grand respect, en vénération profonde. Vous leur imposez toujours et partout ; ils n’osent pas vous regarder en face. »

Évidemment ces paroles donnent la clef des fabuleux exploits du tueur de lions.

Mu par un noble orgueil et pour le désir d’être utile à l’humanité, le héros de cette notice joue à la mort, depuis quinze ans, sous l’œil des populations africaines, beaucoup moins dans l’intérêt de sa propre gloire que dans celui de l’Europe civilisée et de la France.

Gérard par ses prouesses nous reporte aux jours glorieux de la chevalerie mythologique de la Grèce.

Hercule et Jason n’avaient pas un courage mieux trempé que le sien.

Adolphe d’Houdetot[1], spirituel écrivain. qui a tracé longtemps avant nous la silhouette du Nemrod moderne, et auquel nous emprunterons dans le cours de ce récit plus d’un détail curieux, a dit de Gérard :

« Il montre l’abnégation de l’homme qui, pour sauver son semblable, se jette dans les flots ou gravit des toits incendiés. Son dévouement est cent fois plus sublime encore. Dans l’accomplissement de sa mission, il est

  1. Petit-fils de la célèbre madame d’Houdetot, dont J.-J. Rousseau parle dans ses Confessions.