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L’animal une fois détourné, il ne restait plus qu’à choisir entre les divers modes d’attaque employés en pareil cas. Le premier consiste à marcher avec grand bruit sur son repaire, ce qui le fait venir au-devant des chasseurs, qui l’attendent sur un terrain propre à l’attaque.

Dans le second, on suit avec beaucoup de précaution la voie de l’animal, de manière à le surprendre endormi. Le troisième consiste à l’attirer au moyen d’un appât vivant.

Amar-ben-Sigha m’ayant assuré que l’attaque au repaire était impossible à cause de l’épaisseur du bois, je me décidai pour l’appât.

Le 28 à sept heures du soir, je partais suivi de mon spahi Hamida et de mes deux quêteurs portant mes armes et emmenant une chèvre.

À sept heures et demie, nous arrivâmes à la brisée d’Amar, que j’étais bien aise de reconnaître.

Il faisait bon revoir dans le lit du torrent, ce qui me permit de juger l’animal grand vieux lion et, comme disaient les Arabes, mon ami de Krenchela.

Le repaire était situé sur le versant sud de la montagne et à moins de cents pas du ravin. Sur le versant opposé et tout à fait sur le bord du même ravin, je rencontrai une clairière de