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Cela tient à ce que le lion a toutes facilités de trouver sa nourriture chez les Arabes, sur lesquels il prélève un impôt dix fois plus fort que celui qu’ils payent à l’État.

J’ai étudié longtemps le rugissement du lion, et je terminerai ce chapitre en faisant connaître les observations que j’ai recueillies à cet égard.

Quand un lion et une lionne sont ensemble, la femelle rugit toujours la première au moment elle quitte son repaire.

Le rugissement est un composé d’une douzaine de sons qui commencent par des soupirs, vont crescendo et finissent comme ils ont commencé, par intervalle de quelques secondes entre chaque son.

Le lion alterne avec la lionne.

Ils vont ainsi rugissant de quart d’heure en quart d’heure jusqu’au moment où ils approchent du douar qu’ils veulent attaquer.

Dès qu’ils sont repus, ils recommencent jusqu’au matin.

Le lion isolé rugit également à son lever, mais il arrive souvent sans se taire jusque dans les douars.

En été, pendant les fortes chaleurs, le lion rugit moins et quelquefois point du tout. Mais, à l’époque des amours, il se dédommage largement du temps perdu.