Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 229 —

tion d’une prise d’armes tomba, et chacun regagna sa tente, persuadé que c’en était fait du lion.

Si j’avais voulu en croire Sidi-Amar, je n’aurais pas quitté la place où je m’étais établi, et le lion serait venu s’y faire tuer.

Quelle que soit, du reste, la confiance que m’inspirent ces prédictions déjà éprouvées je pensai que l’application du proverbe : Aide-toi, le ciel t’aidera, ne saurait nuire, et le jour même je recueillais tous les renseignements propres à m’éclairer sur les habitudes de l’animal, et je donnais des instructions à mes quêteurs pour le lendemain.

La mission de ces hommes était de partir à la pointe du jour, chacun vers le canton qui lui était assigné, de chercher la sortie du lion sur les chemins qui avoisinaient les repaires, de trouver sa rentrée alors qu’il avait fait sa nuit, en un mot de le détourner.

Le lendemain, 19, le lion avait pris un grand parti dans la plaine, et les quêteurs n’ayant aucune connaissance de sa rentrée à l’heure où les troupeaux surallent les voies en battant les chemins, tous se rallièrent sur la lionne, qui était détournée à neuf heures dans un bois de dix arpents.

Le même jour, à sept heures du soir, je gar-